Laurent Faudon est président de la fédération de chasse du Var. Il a été d’ailleurs été interrogé par BFMTV il y a quelques jours pour évoquer les propositions de la Secrétaire d’Etat chargée de l’Écologie. Ce dernier redoutait le durcissement du permis de chasser. Cette mesure n’a pas été retenue. Chassons.com l’a rencontré cet hiver pour évoquer avec lui les problèmes rencontrés par les chasseurs de son département.
Chassons : Comment se porte la population de sangliers dans le Var ?
LF. Ici dans le Var, la plupart de nos adhérents chassent le sanglier. La saison passée nous avions prélevé plus de 20 000 sangliers. Cela peut paraître beaucoup mais une année nous avons déjà atteint près de 27 000 prélèvements. La différence s’explique par la nourriture abondante. Quand ils mangent bien, ils font deux portées par an.
Chassons : Les dégâts causés par le gros gibier sont-ils importants ?
LF. Vous savez, il faut que l’on nous aide financièrement. L’année dernière, nous sommes aux alentours de 500 000 euros d’indemnisation aux agriculteurs. C’est un budget important. Si on ne trouve pas de solution aux dégâts, les fédérations de chasse vont finir par couler. En tant que chasseurs, nous payons 100% des dégâts commis sur notre territoire mais il y a 30% de ces terres où l’on ne peut pas chasser. On devrait donc ne pas avoir à indemniser les dégâts infligés à cette partie du territoire.
Chassons : Quel est l’avenir des chasses traditionnelles ?
LF. Dans la région Paca il y a deux gros dossiers : les dégâts et les chasses traditionnelles. Décider d’interdire la chasse à la glu était stupide car il n’y a que 6000 chasseurs dans notre région, elle allait s’arrêter d’elle-même. Aujourd’hui, toutes les chasses traditionnelles sont en danger !
Chassons : En juin dernier, l’Assemblée nationale s’est renouvelée. Que pensent les députés de votre département sur la chasse ?
LF. Je discute souvent avec les nouveaux députés de ma région qui sont tous étiquetés Rassemblement national. Un seul vient de la majorité présidentielle (Renaissance). Certains ne sont pas des spécialistes du monde cynégétique mais ils s’intéressent et soutiennent notre pratique. Le député RN Frédéric Boccaletti (7e circonscription du Var) a tout compris sur le sujet des dégâts. Il a posé une question au ministre de la Transition écologique Christophe Béchu lors de la séance de questions réponses au gouvernement à l’Assemblée nationale. L’élu souhaite demander le changement de cette loi sur l’indemnisation des dégâts.
Chassons : Lors de l’élection présidentielle, le président de la fédération des chasseurs, Willy Schraen a appelé à voter Emmanuel Macron. Qu’en pensez-vous ?
LF. Beaucoup de chasseurs l’ont eu mauvaise que Willy Schraen appelle à voter pour Emmanuel Macron. D’autant que le président n’a pas fait grand-chose hormis le permis à 200 euros et encore… cette mesure avait été décidée avant lui.
Chassons : D’après vous, comment la chasse va-t-elle évoluer dans les prochaines années ? LF. Si on ne règle pas ce problème de dégâts, la chasse va s’arrêter car les fédérations ne pourront plus payer. Il y a aussi le problème de la diminution du nombre de chasseurs. J’ai la chance dans le Var d’avoir créé une association de jeunes chasseurs. Cette année, ils ont fait un magnifique salon de la chasse et du monde rural. Peut-être que cette jeunesse va amener un nouveau souffle.
Crédit photo : PO/Var-matin
Un grand chapitre de la fédération départementale des chasseurs du Var s’est fermé. Après quarante-deux ans de présidence, Marc Meissel a souhaité quitter son fauteuil.