LA DIROFILARIOSE :
LE VER CARDIAQUE DU CHIEN
Dirofilaria immitis, plus connu sous le nom de ver cardiaque du chien, est un nématode (ver rond) dont la longueur peut atteindre 30 cm. Il est responsable de la dirofilariose aussi appelée filariose cardio-vasculaire. Sa transmission se fait par l'intermédiaire d'un moustique.
A détecter : au début le chien est intolérant à l'effort et abattu.
Ensuite, la toux apparaît, ainsi que la difficulté à respirer.
Il s'essouffle trop rapidement.
Enfin œdème et ascite sont présents ; à ce stade-là, le pronostic est mauvais.
Dirofîlaria immitis parasite le chien, le chat et exceptionnellement l'homme.
Le loup et le renard constituent les réservoirs sylvatiques. L'homme peut être infesté suite à une piqûre de moustique, mais pas directement par le chien.
Cette affection a toujours été fréquente dans le Sud de la France, notamment en Corse, Camargue, dans la région de Hyères et en Languedoc-Roussillon. Les autres régions françaises ne sont pas épargnées et on compte aujourd'hui de plus en plus de nouveaux cas situés dans des zones jusque là épargnées.
La dirofilariose touche surtout les chiens vivants à l'extérieur.
Les vecteurs sont des moustiques appartenant à de très nombreux genres : la plupart des moustiques de nos régions sont réceptifs.
Cycle biologique :
Les signes cliniques sont variables suivant l'intensité de l'infestation : en cas d'infestation faible (10 adultes environ), il n'y a pas de signes cliniques.
En revanche, si l'infestation est forte, les signes sont ceux d'une insuffisance cardiaque droite. On observe aussi des symptômes cutanés, surtout au niveau des oreilles où l'on retrouve des zones dépilées, humides et qui démangent le chien.
C'est souvent au bout de 9 mois que l'hypertension pulmonaire conduit à l'hypertrophie du cœur droit avec décompensation cardiaque : œdème et ascite apparaissent. Les chiens sévèrement infectés peuvent mourir subitement au cours d'un exercice ou d'un état d'excitation. En effet, les fragments de vers ou les vers morts peuvent induire des embolies pulmonaires. Les efforts répétés aggravent beaucoup l'évolution de la maladie.
La suspicion repose avant tout sur l'examen clinique. Le diagnostic est confirmé par le vétérinaire grâce à la recherche de micro-filaires sur une goutte de sang capillaire.
Recherche micro-filaires -
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Il existe aussi maintenant des tests sérologiques rapides.
Une radiographie thoracique d'un chien atteint de dirofilariose, montrera, en général, une augmentation du volume du cœur.
Les animaux atteints ont souvent plus de 2 ans. Le mode de vie a une influence : les chiens vivants à l'extérieur, les chiens de chasse utilisés notamment dans les zones marécageuses, sont beaucoup plus exposés aux piqûres de moustiques. Expérimentalement on a montré que des chiens de plus de 18 mois étaient beaucoup plus réceptifs que des animaux plus jeunes.
Traitement
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Il sera toujours biphasique.
D'abord, on administre un médicament qui tue les adultes et quelques microfilaires.
Cette première partie du traitement est potentiellement toxique : souvent il y a embolie pulmonaire des parasites morts.
Pour limiter la toxicité, on interdit toute activité des patients pendant au moins deux semaines.
3 à 4 semaines plus tard, il faut administrer une molécule tuant les microfilaires : on choisit souvent l'ivermectine. Très efficace à dose très faible (dès 1-2 g/kg), elle n'est efficace que sur les stades immatures (jeunes larves de moins de 2 mois).
L'ivermectine utilisée par voie buccale à la dose de 6 g/kg, une fois par mois représente sans doute une bonne méthode de chimiopré-vention.
Il faut être très vigilant lors de l'emploi d'ivermectine chez le chien.
Cette molécule n'est pas enregistrée pour être administrée dans cette espèce, même si son efficacité est reconnue.
Les risques d'idio-syncrasie suite à l'administration d'ivermectine ne sont pas négligeables et malheureusement non prévisibles.
L'ivermectine ne doit pas être administrée aux terriers, ou alors à très faible dose.
Cette maladie étant potentiellement très grave et d'évolution lente, il est préférable de s'en prémunir.
Pour cela, il existe certaines précautions qui sont les mêmes que celles indiquées dans le cadre de la prévention de la leishmaniose, et qui visent à minimiser le risque de piqûre de moustique :
éviter les marais et autres lieux humides si possible, notamment à la tombée de la nuit, rentrer les chiens à la tombée de la nuit.
Le meilleur moyen reste toutefois le traitement prophylactique :
le vétérinaire pourra vous prescrire un médicament préventif. Il s'agit de comprimés qui protègent votre chien pendant un mois.
Maude Marcoccio - Dr Vétérinaire
Sanglier Passion / Fev. Mars 2007