Quels sont les mécanismes biologiques qui peuvent expliquer le rôle si particulier que jouent les palmipèdes dans l’épidémiologie de l’influenza aviaire hautement pathogène ? Une étude publiée par des chercheurs toulousains apporte un éclairage nouveau sur le tropisme viral et les voies de dissémination du virus chez les canards.
- Dans une étude récemment publiée dans la revue internationale Emerging Microbes & Infections, des chercheurs toulousains de l’UMR IHAP (ENVT/INRAE – Chaire de biosécurité et santé aviaires) montrent que les plumes de canards constituent une source alternative de multiplication et diffusion des virus influenza aviaire hautement pathogènes (VIAHP) dans l’environnement.
- À travers une approche multidisciplinaire, qui combine l’analyse de cas d’infection sur le terrain et des infections expérimentales réalisées en laboratoire en collaboration avec le Centre de recherche en santé animale de Barcelone, les chercheurs ont démontré que les plumes des canards infectés par les VIAHP du sous-type H5 produisent et relarguent massivement des particules virales infectieuses par desquamation de l’épithélium.
- Ces particules virales sont retrouvées en association avec les débris de plumes dans les matrices aéroportées (poussières/aérosols) provenant d’élevages infectés. Cette voie d’excrétion semble importante chez les palmipèdes, mais marginale chez les galliformes, comme le poulet.
- En plus des voies d’excrétion digestive et respiratoire, connues depuis des décennies, ces données amènent à réévaluer le risque lié à la diffusion et la persistance des virus influenza aviaires et donc les stratégies de lutte, au moment où la vaccination est massivement appliquée dans les élevages de canards en France.
Credit photo : INR Les débris relargués par les follicules de plumes constituent une source complémentaire de diffusion des virus influenza aviaire dans l’environnement, en plus des particules d’origine respiratoire ou digestive. © IHAP, ENVT-INRAE
Pour lechasseurfrancais.com