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LA PARVOVIROSE CHEZ LE CHIEN

 


 
 

Vecteur de la maladie



La parvovirose est une maladie virale très contagieuse due à un Parvovirus.
Elle est couramment appelée gastro-entérite.
C'est une maladie fréquente chez le jeune chien, surtout dans les chenils.

Elle est responsable de nombreuses mortalités chez les chiots de 4 semaines à 6 mois.
L'incubation dure 3 à 4 jours. Le chiot commence par être abattu et refuse de s'alimenter.
Rapidement il se met à vomir et présente une diarrhée hémorragique importante.
La mort survient en 2 à 5 jours.

On considère généralement que les animaux ayant passé le cap des 5 jours survivront.
Le pronostic est sombre : plus de 90% des chiots atteints succomberont à cette pathologie.

 


Source iconographique : http://bouledoguefrancais.vraiforum.com



 


 

La prévention

 

Etant donné que nous sommes démunis pour traiter les maladies virales, le meilleur moyen de lutte contre la parvovirose reste aujourd'hui sa prévention.

Il y a 2 points importants pour prévenir cette pathologie :

1 - Une prophylaxie sanitaire est indispensable :

  • Du fait de la très grande résistance du parvovirus dans le milieu extérieur, il faut nettoyer l'ensemble des locaux et du matériel régulièrement et avec un désinfectant approprié.
  • Il faut bien garder à l'esprit que le parvovirus est insensible à la plupart des désinfectants ménagers classiques. Il convient alors de nettoyer les locaux avec un produit spécialement destiné à lutter contre le parvovirus (disponible en pharmacie) ou alors d'utiliser l'eau de Javel.
  • Il est aussi judicieux de ne pas mettre en contact des chiens adultes avec les chiots. En effet, les adultes excrètent le virus, mais n'y sont plus sensibles. Ils sont donc asymptomatiques (n'expriment pas la maladie) mais sont la principale source de dissémination du virus.
 

2 - Une prophylaxie médicale : la vaccination

La vaccination, pour être efficace doit être faite intelligemment. Pour cela, il est important de comprendre les bases. On entend encore trop souvent que les vaccins sont inefficaces ou que la vaccination est inutile et ce tout simplement parce que celle-ci n'a pas été effectuée correctement. Il est indispensable d'utiliser chez les chiots, des vaccins surdosés type Parvodog ® ou Primodog ®. Ceux-ci contiennent des titres en antigènes vaccinaux 1000 fois supérieurs aux vaccins classiques.
 


Plusieurs cas de figure se présentent :

Chez un chiot non à risque (c'est-à-dire un chiot qui ne sera pas en contact avec des adultes et qui ne se retrouve pas dans un milieu où le parvovirus a déjà frappé) : la primovaccination consiste en une première injection à l'âge de 8 semaines et une 2e à 12 semaines. Ensuite, un rappel annuel à l'aide d'un vaccin multivalent classique (CHPL) suffira. Si l'on veut être encore plus en sécurité, il est possible d'ajouter une injection à l'âge de 5 ou 6 semaines. Ces injections vaccinales destinées à protéger le chiot de la parvovirose ne dispensent en aucun cas du vaccin CHPL classique.

Chez les chiots à risques (on entend par chiot à risque ceux qui seront en contact avec des adultes, ou avec d'autres chiots, ceux évoluant dans un chenil où il y a déjà eu des cas de parvovirose), on conseille un tout autre schéma de vaccination. Selon les marques de vaccins, on peut commencer à vacciner dès 4 semaines. Ceci est à vérifier sur chaque vaccin (la plupart des vaccins s'administrent à partir de l'âge de 5 semaines). On conseille en général d'injecter la première dose une semaine avant l'âge où les chiots précédents ont commencé à exprimer la maladie. Après la première injection, il faut répéter les injections vaccinales tous les 10 à 15 jours, et ce jusqu'à l'âge de 12 semaines. A 12 semaines, on effectue la primovaccination classique (type CHPL, vaccination contre la maladie de Carré, contre l'hépatite infectieuse, la parvovirose et la leptospirose). Il ne faut pas oublier la 2e injection de CHPL à 16 semaines. Ce protocole est efficace à condition d'utiliser des vaccins surdosés contre la parvovirose (type Parvodog ®) avant l'âge de 12 semaines. Le protocole de vaccination doit être adapté à chaque chenil et à chaque situation. Dans les cas extrêmes, il est parfois nécessaire de vacciner toutes les semaines.

 


A ces recommandations, s'ajoute une règle à respecter dans tous les cas :
ce qui est important c'est que la dernière dose de vaccin surdosé soit administrée après l'âge de 12 semaines, et si on utilise un vaccin classique (CHPL) il faut que la dernière dose soit injectée après l'âge de 16 semaines.
Malheureusement, nous sommes aujourd'hui confrontés à l'émergence d'une souche mutante de Parvovirus. Celle-ci échappe à l'immunité conférée par les vaccins actuels. Il faut donc redoubler d'attention et respecter scrupuleusement les règles d'hygiène.
Pour être totalement en sécurité, il faut bien veiller à ce que les chiots soient vermifugés régulièrement.
En effet, les vers ayant une action immunosuppressive, la réponse à la vaccination peut ne pas être suffisante si l'animal est infesté massivement. Il est en de même chez les adultes qui doivent être systématiquement vermifuges environ 2 semaines avant chaque vaccination.

La parvovirose est un réel fléau, surtout dans les structures de collectivités.
Cette pathologie tue encore beaucoup trop de chiots. Même si elle est difficile à enrayer, il est possible en suivant consciencieusement ces règles de prophylaxie d'assainir un chenil en 2 à 3 ans. Il faut cependant toujours rester vigilant et réagir rapidement à la moindre alerte.


 


 

Le traitement


Le traitement consiste en l'administration d'antibiotiques (afin d'éviter des surinfections bactériennes) et d'antivomitifs.

La partie essentielle du traitement reste la fluidothérapie.

En effet, les chiots atteints de parvovirose souffrent d'une importante déshydratation et donc nécessitent d'être mis le plus rapidement possible sous perfusion.

 

Nécessaire de fluidothérapie comprenant : un réservoir de 5 litres,
une cloche en caoutchouc, un clamp pour régler le débit, un tube cristal de 2,50 m
et une embase plastique.

Source iconographique :
www.genia.fr


La parvovirose est une réelle urgence.
Dès que vous suspectez les signes d'une gastro-entérite (tout vomissement chez le chiot accompagné ou non de diarrhée hémorragique), il faut réagir vite et emmener tous les chiots présents dans votre chenil chez le vétérinaire. Sans aucun traitement, un chiot ayant déclaré la maladie n'a quasi aucune chance de s'en sortir.

En revanche, avec l'aide du traitement décrit ci-dessus, jusqu'à 30% des chiots s'en sortent.
Le courant actuel tend à opter pour l'utilisation d'interféron. Certes, les chances de survie atteignent les 50% mais cette molécule est très onéreuse.

L'âge auquel le chiot est atteint dépend du nombre d'anticorps que le chiot a reçu via le colostrum (1 er lait) de sa mère. En effet, le colostrum confère une certaine immunité.

La durée de protection donnée à chaque chiot ne peut être estimée car elle dépend de plusieurs facteurs (volume de colostrum ingéré par le chiot, qualité de ce colostrum et pression d'infection du milieu), et c'est précisément pour cela que l'on ne connaît pas l'âge exact pour la vaccination de chaque chien et que les vaccinations doivent être répétées.


 

Maud Marcoccio - Dr Vétérinaire
 


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