Devant un nombre de demandes croissantes, même auprès des chasseurs, l'insémination artificielle devient une pratique courante. Et ce pour diverses raisons : femelle agressive, disproportion mâle-femelle, maladresse d'un ou des deux partenaires, douleurs liées à l'appareil locomoteur (dysplasie...).
Si l'étalon est très éloigné de la lice, il est possible, grâce à la réfrigération, d'envoyer du sperme afin d'éviter un long déplacement aux propriétaires.
L'insémination permet aussi d'éviter la transmission de maladies vénériennes entre chiens.
Pour réaliser une insémination artificielle, il est indispensable de réaliser un suivi du cycle. Votre vétérinaire associera des frottis vaginaux à des dosages hormonaux afin de réaliser l'insémination au moment le plus opportun.
En pratique, il faut amener votre chienne 2 à 3 jours après le début des écoulements sanguins. Pour vérifier la réussite de l'insémination, plusieurs méthodes de diagnostic de gestation existent. Un test sanguin rapide détectant la relaxine (hormone spécifique de la gestation) et l'échographie sont possibles dès 25 jours après l'insémination.
La radiographie est une méthode tardive de diagnostic de gestation car les fœtus ne s'ossifient qu'à partir de 40 jours après la saillie.
La lactation
C'est une période délicate pour la chienne.Les risques d'éclampsie (ou « fièvre de lait ») augmentent avec l'âge de la chienne. Cette pathologie est due à la demande soudaine et accrue de calcium pour produire le lait. La chienne ne peut plus se lever. C'est une réelle urgence.
Au niveau alimentaire, l'augmentation de la ration doit être nette pendant la lactation. L'idéal est de laisser l'aliment à volonté pour la mère.
Une fois en âge de manger, les chiots auront aussi la nourriture à disposition. C'est pourquoi il est conseillé de nourrir une chienne allaitante avec de l'aliment pour chiot (Puppy) de bonne qualité. Au moment du sevrage, une diminution alimentaire brusque aide à tarir la chienne. Les chiots doivent rester au contact de la mère jusqu'à ce qu'ils aient deux mois.
A partir de cinq semaines, il est possible de séparer progressivement et périodiquement la mère de ses chiots. Mais un chiot ne doit pas être sevré trop tôt, sans quoi il risque de ne pas avoir acquis certaines règles essentielles (inhibition de la morsure, équilibre comportemental...). Il faut laisser le temps à la mère d'éduquer ses chiots.
Et non, contrairement à ce que pensent certains, "les chiots n'abîment pas la mère" même si ils restent avec elle jusqu'à 8 semaines. Elle sait bien se faire respecter, surtout lorsque les chiots lui font mal en la mordillant.
La gestation
Pendant la gestation, il faut penser à déparasiter la mère. Seuls certains vermifuges sont tolérés pendant la gestation. Même en utilisant un produit approprié, on ne vermifuge jamais avant le 40 ème jours de gestation.
A partir de 40 jours, l'administration d'une molécule non tératogène (sans risque pour les fœtus) est recommandée (Panacur®, Dolthène ® par exemple).
Pour ce qui est de l'alimentation, il apparaît nécessaire d'augmenter l'apport alimentaire de 10 à 15% chaque semaine, et ce seulement durant les 4 dernières semaines de gestation.
Quels géniteurs choisir ?
Lorsque l'on veut une portée, il paraît naturel de choisir des parents avec de grandes qualités à la chasse.
En revanche, il faut savoir que les aptitudes de chasse ne sont que très peu transmises (on estime un taux de 35%). Bien loin de nos attentes ! Il est quand même préférable de choisir des ascendants chasseurs, mais il faut aussi privilégier d'autres qualités (aptitudes maternelles de la chienne, taille de la portée...).
En conséquence, pour avoir des chiots qui chassent, il ne faut pas uniquement compter sur les « origines », mais plutôt sur vous.
Armez-vous de patience et consacrez un maximum de temps à votre jeune chien. Car même s'il a les aptitudes, c'est à vous (et à vous seul) de les développer et de les travailler.
Article de Maud Marcoccio - Dr Vétérinaire Sanglier Passion juin-juillet 2009
Durant cette période, la chienne gratte, fait son nid, pleure. Elle veut être gâtée, elle demande des caresses. Elle perd parfois du lait. Souvent, elle « s'attache » à un objet (couverture, nounours, bûche de bois) qu'elle considère comme son petit.
Chez le chien primitif, la pseudo gestation était un état normal : elle existe encore aujourd'hui chez le loup et chez le dingo australien.
Lorsque la femelle dominante entre en chaleurs, les autres femelles (les dominées) viennent à leur tour en chaleurs dans les jours qui suivent. Or seule la chienne dominante aura des petits.
Ensuite, on observe plusieurs alternatives : soit les autres chiennes n'auront pas été saillies, soit donnent naissance à des petits vivants mais qui seront tués par la meute. Au moment où la chienne dominante met bas, les autres développent une pseudo gestation avec lactation, ce qui permet aux chiennes dominées de materner et donc d'allaiter les jeunes de la dominante. Aujourd'hui, ce comportement n'a plus lieu d'être, mais il subsiste encore chez certaines de nos chiennes domestiques
La probabilité de développer une pseudo gestation augmente avec l'âge. Ce phénomène survient fréquemment à l'âge de 5 ans. Il est indispensable de toujours traiter une lactation nerveuse, car cette pathologie augmente considérablement les risques d'avoir des tumeurs mammaires.
D'ailleurs, plus tôt on interrompt cette lactation, plus on réduit le risque que la chienne ne recommence au cycle suivant. Pour ce qui est du traitement, différents médicaments existent : Galastop ® a le moins d'effets secondaires, Parlodel ® est très efficace mais ne doit pas être employé à trop fortes doses sans quoi il existe des risques de vomissement.
Dans ce cas, ne surtout pas donner d'antivomitifs (genre Primperan®) car c'est un antagoniste du traitement de la lactation nerveuse.
Ces deux médicaments doivent être administrés pendant 5 jours, et il est préférable de traiter pendant 8 jours si ce n'est pas la première fois que cela se présente chez votre chienne.
Il y a quelques années, on conseillait d'appliquer une pommade camphrée sur les mamelles de la chienne. Une telle pommade réduit la production de lait mais le problème, c'est qu'il ne faut absolument pas masser les mamelles car cela stimule la production de lait.
Maud Marcoccio-Dr Vétérinaire
Sanglier Passion avril-mai 2009
Cette pseudo-gestation frappe 50 % des chiennes. La sécrétion de deux hormones en est la cause.
Après les chaleurs, le corps jaune ovarien (glande située dans le follicule) persiste, qu'il y ait fécondation ou non. Il secrète de la progestérone, qui provoque le développement mammaire. Une autre hormone, la prolactine, présente aussi bien chez la gestante que la pseudo gestante, déclenche la production de lait.
Cette affection frappe les chiennes de façon très hétéroclite : 50 % des chiennes n'en font jamais, d'autres en souffrent à chaque chaleur; entre les deux il y a tous les intermédiaires.
Cela dure une dizaine de jours, mais si la chienne se lèche et se tète, cela peut se prolonger plus d'un mois.
Que la chienne ait porté ou non ne change rien. Cette hypertrophie des mamelles intervient dans les cinq à douze semaines qui suivent les chaleurs. La pression des mamelons exsude un liquide séreux et parfois du lait.
Son comportement devient celui d'une chienne suitée. Elle prépare une niche et materne des objets genre « doudou » des enfants. Elle peut être agressive.
Le traitement est à base d'anti prolactine.
Des chercheurs voient dans cette anomalie une trace de la vie en meute. Dans une meute de loups, toutes les femelles viennent en chaleur en même temps, seule la favorite du mâle est fécondée. Les femelles non fécondées peuvent aider à la nourriture des petits de la favorite.
Par Bernard Domecq-Cazaux Par Le Chasseur Français – Novembre 2013 / p.60
La vaginite est une inflammation du vagin qui peut affecter les chiennes à tout âge, stérilisées ou non, avant ou après la puberté.
La vaginite est favorisée par l'anatomie du vagin, très long et rétréci entre Ie vestibule et le vagin proprement dit. Les germes présents normalement dans le vagin se font un plaisir de s'y multiplier lors de cystite ou d'infection des reins.
Autre raison : des polypes vaginaux obstruant le vagin retiennent les sécrétions provoquant des infections ; ou encore lors d'atopie, la chienne se lèche beaucoup provoquant une vulvite qui, secondairement, donne une vaginite.
Les vaginites de la chienne pré pubère sont peut être dues à une déficience du système immunitaire local. Heureusement, tout rentre dans I’ ordre après les premières chaleurs. Il est donc déconseillé de stériliser une chienne impubère atteinte de vaginite. Le léchage dû à la vaginite provoque un rougissement de la vulve, des sécrétions plus ou moins abondantes tachent sa couche et elle attire les mâles alors qu'elle n'est pas en chaleur.
Par ailleurs, il est déconseillé de faire saillir une chienne présentant une vaginite car certains germes peuvent être transmis à l'étalon. Si la situation dure, I ‘infection peut gagner les territoires voisins : vessie, utérus quand le col est ouvert pendant les chaleurs ou après la mise bas. Le vétérinaire, après avoir déterminé la cause de la vaginite et l'avoir traitée, peut être amené à injecter localement une pommade antibiotique.
Par Bemard Domecq-Cazaux Le Chasseur Français - Février 2014 / p.35