CONSEILS NUTRITIONNELS POUR LES CHIENS
Les troubles du comportement alimentaire du chien Le chien ne mange pas
Les causes d'anorexie sont nombreuses chez le chien. Les plus fréquentes sont la fièvre, I'excitation sexuelle pour un mâle en présence d'une chienne en chaleur, ou encore une concurrence alimentaire lorsqu'un chien dominant interdit à un congénère l'accès à la gamelle.
Toutes les altérations des aliments consécutives à une mauvaise conservation sont également des causes fréquentes d'inappétence. Il n'en reste pas moins qu'hormis ces situations, un chien qui ne mange pas devra être présenté à son vétérinaire.
Le chien mange trop
On dit, dans ce cas qu'il est boulimique, situation qui peut être liée à la peur de manquer (concurrence alimentaire entre chiens), à un dérèglement neuro-hormonal, à I'ennui, à une ration insuffisamment concentrée en énergie ou à un trouble de I'assimilation digestive.
La mesure des entrées (ce que mange le chien), des sorties (ses excréments), des variations de poids et I'observation précise du comportement de I'animal permettront dans un premier temps au propriétaire du chien d'aider le vétérinairé à orienter son diagnostic vers I'une ou I'autre de ces hypothèses.
Le chien mange n'importe quoi
Le fait pour un chien de consommer des substances non comestibies est qualifié de « pica ». La simple ingestion occasionnelle d'herbe, suivie systématiquement de vomissements n'est relié à aucun trouble psychologique ou de carence alimentaire, et même si souvent on dit que le chien se « purge », elle n'a de fait guère d'autre signification que le jeu.
Lorsque ce comportement s'intensifie, il signe par contre très fréquèmment un début de gastrie (inflammation de la muqueuse de l'estomac). Le réel « pica », en revanche, va se traduire par le léchage des murs, des sols, ou l' ingestion de terre, de cailloux, et correspond dans la plupart des cas à l'expression d'un syrdrome « dépressif ».
Un tel chien devra être soigné, et ses conditions d'hébergement révisées en priorité car souvent en cause. Le chien mange des excréments
La coprophagie est le fait pour un chien de consommer ses excréments ou ceux de ses congénères, exception faite des mères qui lèchent naturellement les matières fécales de leur chiots pour les nettoyer. Le fait pour le chien d'être coprophage est en général lié au fait que les excréments qu'il consomme contiennent des nutriments non digérés ayant encore des vertus d'appétence résiduelle. Il faudra alors rechercher en priorité un trouble de I'assimilation digestive chez le chien qui à émis les excréments consommés (souvent les siens d'ailleurs), en faisant analyser ces selles afin d'y rechercher la présence de graisses ou d'amidon non digérés, ou celle d'éventuels parasites.
Ce phénomène peut d'ailleurs faire suite à une surconsommation d'aliment responsable d'une chute de la digestibilité par dépassement des capacités de digestion et accélération du transit intestinal. Dans un tel cas, une simple diminution de la ration quotidienne suffit à tout faire rentrer dans l'ordre. Notons enfin que certaines lignées de chiens de grande race sont prédisposées à la coprophagie, car fréquemment atteints d'insuffisance pancréatique.
Source : Chien Courant - avril 2014 - p 32
Les dix commandements pour une alimentation rationnelle du chien
1. L'abreuvement doit être suffisant
Une eau potable, fraîche, renouvelée, sera laissée en libre service au chien, sachant que sa consommation moyenne est de 60 ml par kilogramme de poids corporel et par jour.
La consommation augmente, chez le chiot et chez la chieme qui allaite. et sous un climat chaud ou en période de travail.
2. Respecter les transitions alimentaires
Toute modification alimentaire doit se faire progressivement chez le chien sur une semaine, afin de lui permettre de s'adapter au plan gustatif, digestif et métabolique, pour laisser le temps à sa microflore intestinale de se reconstituer spécifiquement au nouvel aliment.
3. Assurer au chien des repas réguliers
Le chien n'est heureux que s'il reçoit chaque jour, à la même heure sa ration quotidienne. Le nombre de repas sera à adapter à l'état physiotogique du chien en fonction de son poids.
4. Contrôler les quantités d'aliment distribuées
Calculées en fonction du besoin énergétique quotidien du chien et de la teneur en calories des aliments, les quantités distribuées chaque jour seront périodiquement pesées afin d'éviter toute dérive lente vers l'obésité. Elles seront adaptées à l'évolution du poids du chien d'où la nécessité périodique de ces dispositions.
5. Distribuer un régime équilibré
Qu'il soit familial ou industriel, I'aliment doit renfermer tous les nutriments dont le chien a besoin, être apporté en quantité satisfaisante et dans des proportions adaptées à son format, (petit, moyen ou grand chien), à son état physiologique (entretien, reproduction, chasse) et à son âge (chiot, adulte mature, chien âgé).
6. Bien choisir l'aliment
Décider d'aiimenter son chien avec tel ou tel aliment n'est pas anodin et ce sont, avant tout, les critères d'équilibre nutritionnel qui doivent primer.
Trois critères fondamentaux interviennent dans le choix du bon aliment pour un chien.
- L'âge
- Son format
- Son niveau d'activité physique ou physiologique
7. Utiliser I'aliment d'une manière rationnelle
En effet la manière de donner compte autant que ce que l'on donne. C'est ainsi qu'en cas d'utilisation d'aliments industriels, il est essentiel de suivre convenablement le mode d'emploi du fabricant.
En alimentation « familiale », certaines expressions doivent être bannies car nulles et non avenues pour le chien « Je le nourris comme moi même, il mange ce qu'il veut ... etc. ». Attention, les friandises sont à exclure de I'alimentation d'un chien.
8. L'hygiène doit être satisfaisante
Les aliments industriels offrent les meilleures garanties de saiubrité hygiéniques (s'ils sont stockés dans de bonnes conditions) et bien utilisés, ils ne présentent aucun risque d'intoxication alimentaire.
Les croquettes doivent être maintenues dans l'emballage d'origine et au sec.
Les gamelles doivent être nettoyées régulièrement.
9. Contrôler les résultats individuels
L'efficacité du rationnement et son adaptation doivent être contrôlées sur la base d'éléments aussi simples que la qualité du poil et des excréments ou que l'appétit et le comportement du chien au quotidien.
l0. Ne pas hésiter à consulter votre vétérinaire
De par sa formation, le vétérinaire est aussi le diététicien du chien, que ce soit dans sa vie au quotidien ou qu'il soit malade.
Pour manque d'appétit ou boulimie durable, amaigrissement ou alourdissement anormaux, diarrhées ou constipations persistantes, troubles physiques ou comportementaux préoccupants, ou tous signes précurseurs d'une maladie, il faut un examen approfondi.
Roger Paris
D'après le Docteur Vétérinaire Dominique Granieun,
Docteur en nutrition, professeur à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort
Publié par Chien Courant - avril 2014 - p. 30 à 33
Les idées fausses en matière d'alimentation
Trop souvent encore, le propriétaire de chiens se laisse guider par un ensemble de croyances ou d'idées reçues entretenues par le bouche à oreille qu'il convient de combattre.
1. Un chien doit jeûner une fois par semaine
Une habitude cerlainement commode pour le maître, mais sans rapport aucun avec la santé du chien.
2. Un chien travaille mieux lorsqu'il est à jeun
Il s'agit là d'une idée tenace dans certains milieux, alors même qu'il est maintenant reconnu que dans une activité d'endurance (chasse) il est grandement préférable de donner un repas léger au moins deux heures avant I'effort.
Roger Paris
D'après le Docteur Vétérinaire Dominique Granieun,
Docteur en nutrition, professeur à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort
Publié par Chien Courant - avril 2014 - p. 30 à 33