Le ministre de la Santé juge les chiens renifleurs comme une « piste intéressante » pour détecter le Covid-19
Olivier Véran, le ministre de la Santé, s’est dit impressionné par une démonstration de chiens renifleurs qui détectent le Covid-19 avec un taux de réussite entre 92 et 96%. Toutefois, alors que d’autres pays ont déjà commencé à travailler avec ces chiens dans les aéroports, la France est à la traîne.
- A la fin du mois d’avril, Dominique Grandjean, professeur à l’École Vétérinaire de Maison Alfort et chef du service vétérinaire des Pompiers de Paris, démarrait un essai avec des chiens pompiers à Paris pour leur apprendre à dépister le Covid-19. - Depuis, le dispositif a montré ses fruits, et peut se vanter d’un taux de réussite de 92 à 96% au bout de seulement quelques mois ! Toutefois, il n’est pas encore utilisé en complément des tests PCR, au grand regret de l’instigateur du projet.
Des études scientifiques sont nécessaires pour déployer ce dispositif en France - Efficaces et pas chers, ces animaux pourraient être d’une grande aide pour éviter la propagation du virus. Dominique Grandjean aimerait voir les chiens détecter le Covid-19 dans les aéroports français, à l’instar d’une dizaine de pays comme la Finlande : "Si le virus est actif et que la personne est contaminante, le chien va marquer. Je ne sais pas ce qu’attend la France à partir du moment où l’ont fait la démonstration que ça fonctionne au plan opérationnel,"a-t-il affirmé auprès de franceinfo. - Mais malheureusement, malgré le succès de son initiative, il manque encore une étude scientifique solide pour que les chiens soient déployés dans les aéroports français pour détecter le Covid-19 parmi les personnes entrant sur le sol français.
Le ministre de la Santé « impressionné » par les chiens détecteurs de Covid-19 - Le ministre de la Santé Olivier Véran a assisté à une démonstration de ce dispositif : - "C’est une piste très intéressante qui ne remplacera jamais les tests PCR ni les autres tests innovants qui arrivent. Mais toute piste est bonne à explorer, et j’avoue que j’avais été assez impressionné par la démonstration que j’avais vue. Mais, une démonstration ne fait pas évidemment une assise scientifique suffisante, il faut des données publiées pour ça, et ça avance."
Une évaluation scientifique fiable est réclamée par les professionnels de santé humaine et animale, afin de pouvoir tester un maximum de personnes par le biais de ce test non intrusif et peu cher. Espérons que cela puisse se faire rapidement !
Lenteurs administratives et manque de moyens freinent la mise en place en France de la méthode de détection de la Covid-19 par les chiens, qui est pourtant prometteuse. C’est ce que regrette le professeur Grandjean, interviewé par Mon Animal TV.
- Invité de Gérald Ariano pour la chaîne YouTube Mon Animal TV, le professeur Dominique Grandjean, qui dirige le programme Nosaïs, s’inquiète du manque de réactivité de la part des autorités concernant le projet. Pour rappel, ce dernier consiste à former des chiens à la détection du virus responsable de la maladie Covid-19. - Durant l’interview mise en ligne le 12 septembre dernier, le professeur à l’école nationale vétérinaire de Maisons-Alfort et vétérinaire en chef de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris a souligné les résultats encourageants constatés lors de la phase expérimentale. Les performances réalisées par les chiens en question promettent une efficacité qui surpasse celle des tests PCR. Par rapport à ces derniers, le dépistage canin est, en plus, plus rapide, puisque le « verdict » qu’il fournit est quasi instantané, alors qu’il faut attendre 2 à 5 jours avec les PCR. - Par ailleurs, la recherche du nouveau coronavirus par les chiens est fiable à 95%, tandis que les tests PCR peuvent donner de faux positifs et de faux négatifs. Sans oublier la différence de coût, là encore, largement à l’avantage du projet Nosaïs-Covid19. Le professeur Grandjean a justement évoqué la problématique du budget, couplée à celle liée aux autorisations : « On est pieds et poings liés avec un système administratif médical qui est, au quotidien, très pénible. » - Il évalue ce besoin à 500 000 euros. Une somme bien modeste lorsqu’on la compare aux 250 millions d’euros que coûtent mensuellement les tests PCR à l’Assurance Maladie. Le spécialiste souhaiterait agrandir l’équipe, qui n’est actuellement constituée que de 5 personnes, et pouvoir acquérir du matériel afin d’accélérer le développement du projet, la formation des canidés et leur déploiement rapide dans les lieux à forte densité de passage : gares, centres commerciaux, aéroports… - Le professeur Grandjean cite l’exemple des Emirats Arabes Unis, où des chiens sont déjà en place dans les aéroports et les postes frontières, et font un travail remarquable. Il lance un appel au ministre de la Santé, qui « a vu les chiens travailler » au Liban, lui demandant qu’il lui « fasse signe ». Il invite Olivier Véran à voir les quadrupèdes renifleurs de Covid-19 à l’œuvre à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort et à discuter. « Il faut que ça bouge », conclut-il.