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Les chroniques de Maître Terrin
 
Dimanche 14 Janvier 2018

En 2018, la loi sera-t-elle enfin appliquée pour les animaux ?


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Isabelle Terrin et Icko- Illustration source : wamiz.com
 
Maître Isabelle Terrin est avocate. Sensible à la cause animale, elle se bat au quotidien pour défendre les animaux devant les tribunaux et faire appliquer la loi. Dans ses chroniques pour Wamiz, elle revient sur ses combats pour les droits des animaux et les affaires en cours.

L’amour des animaux chevillé au corps, j’ai toujours confusément voulu apporter ma petite pierre à l’édifice de l’amélioration de leur condition. Icko, le loulou martyrisé que j’ai adopté, m’a aidé à ouvrir les yeux sur le dédain de la justice envers les animaux, et à trouver une zone où pour eux le bât blesse, l’endroit où il y a un dysfonctionnement voire une désaffection des services publics.

Les services de police ont retrouvé le maître qui a mutilé Icko. Mis en garde à vue, il a reconnu les faits tout en les minimisant, et à l’issue, le parquet a classé sans suite, balayant par cette décision le travail de la police, la réalité des blessures, la souffrance et les séquelles d’Icko, et la dangerosité potentielle du triste sire qui l’a blessé.

Parfaitement innocent de tout, Icko vivra toute sa vie à mes côtés, sans museau ou presque. Mais il est là, omniprésent, à me rappeler qu’il faut s’occuper de ses frères et sœurs qui subissent le même sort, se battre pour que la loi pénale qui existe soit appliquée. Car ce n’est pas le cas et quelles qu’en soient les raisons : politiques, indifférence, volonté de désengorger les tribunaux…

Un bilan 2017 en demi-teinte
Le bilan de 2017 est vraiment en demi-teinte : des avancées timides, un frémissement en faveur des animaux porté par des défenseurs de plus en plus nombreux qui unissent leur force et leur détermination via les réseaux sociaux et les médias.

Et le réveil d’énergie qu’Icko m’a transmis a permis de tracer les contours d’un nouveau périmètre d’action pour l’avocat : entre l’infraction et le classement sans suite. Et même si ce n’est pas sa vocation première, il peut rester vigilent à ce que les services fassent les investigations nécessaires, et exploitent suffisamment de pistes. Après des classements qui se multiplient, l’avocat peut aussi se faire communiquer le dossier, et demander à ce qu’il soit ré-ouvert. On s’éloigne subrepticement du système inquisitorial français qui privilégie la position de surplomb d’un magistrat représentant l’intérêt général et chargé de diriger une enquête pour faire triompher la vérité.

Car force est de constater que dans de nombreux dossiers, l’intérêt général est volatile, et la voie vers la vérité passablement obstruée. Et de nous seriner comme fait justificatif à cette indolence que « ce ne sont que des animaux », qu’ « ils ne méritent pas d’égards judiciaires », ou encore, sophisme absolu, que « la priorité doit être donnée aux humains »

Pour les défenseurs des animaux, ce discours est inacceptable. Il y a d’abord une légitime demande d’application la loi, car, comme disait si justement Richelieu « faire une loi et ne pas la faire exécuter, c’est autoriser la chose qu’on veut interdire. ».

Pour les défenseurs des animaux, cela revient à autoriser des « crimes » envers des êtres vivants doués de sensibilité qui ont droit à leur vie, et à leur intégrité physique. C’est reculer l’avancement de notre société en réifiant les animaux, et en les parquant à nouveau dans l’archaïque et honteux concept de meuble. Accepter en sourdine que des actes de cruauté soient impunément perpétrés, c’est accepter corrélativement que cette barbarie se répande comme un cancer développe des métastases.

Laisser impunis les monstres qui s’attaquent aux animaux innocents et sans défense, c’est prendre le risque inouï de les laisser développer leurs instinct veules et lâches, et qu’ils puissent poursuivre leur marche funeste en s’attaquant à d’autres êtres sans défense comme les enfants, les personnes âgées ou handicapées.

Merci à vous tous protecteurs des animaux d’être là pour les soutenir, pour que la loi qui les protège soit appliquée avec précision, détermination, et que tout soit mis en œuvre pour arrêter les tortionnaires, maltraitants, ceux qui persistent à croire que leur animal est leur chose, qu’ils ont sur lui droit de vie, de torture et de mort. Romain Rolland disait que « la cruauté envers les animaux et même déjà l’indifférence envers leur souffrance est à mon avis l’un des péchés les plus lourds de l’humanité. Il est la base de la perversité humaine. ».

Que 2018 voie enfin l’application systématique de l’article 521-1 du code pénal qui prévoit jusqu’à deux ans de prison ferme pour les tortionnaires d’animaux. Notre combat s’inscrit dans le droit fil et le sens de la Loi. Il est parfaitement légitime et démocratique.

Maître Isabelle Terrin
Avocate
Publié par : wamiz.com

Le 3 novembre 2017

Découvrir Maître Terrin
 
 
Publié par : youtube.com
 

 
 « Chevelu a ouvert la voie à plus de Justice ! »

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Isabelle Terrin avocate - Illustration source : wamiz.com

Maître Isabelle Terrin est avocate à Marseille. Très sensible à la cause animale, elle a à cœur de défendre les animaux victimes d’actes de cruauté. Son dernier coup d’éclat : la condamnation du meurtrier du chat Chevelu, martyrisé à Draguignan. Dans cette interview exclusive accordée à Wamiz, Maître Terrin revient sur son parcours, ses motivations et son engagement.

Wamiz : Comment vous sentiez-vous avant le procès du meurtrier de Chevelu ?


Maître Isabelle Terrin : L’affaire Chevelu m’a tenue tout l’été en haleine. Comme beaucoup, j’ai été émue par la tragique histoire de ce magnifique chat au regard à la fois doux et interrogateur. « Mais pourquoi » il semble dire, en regardant le ciel. Je suis allée aux deux manifestations à Draguignan en juin et juillet, pour que l’on trouve le coupable, qu’il soit puni, et que justice soit rendue à ce chat. C’est vraiment une cause qui me tient à cœur, car je n’étais plus allée à une manifestation depuis mes 15 ans… Et d’une certaine manière, Chevelu a réveillé la petite musique de la révolte en moi, m’a fait rajeunir, et croire encore à la colère de la rue.

Lorsque le meurtrier a été arrêté, je l’ai vécu comme un soulagement, car lorsque on me confie un dossier, je considère que c’est l’animal mon véritable client, et là, j’étais en charge de sa mémoire. Il y avait quand même une légère fausse note, car après avoir été mis en garde-à-vue, et avoir reconnu les faits, le 28 juillet, J.M. était remis en liberté. Il y avait donc un enjeu véritable, surtout lorsque j’ai appris à la lecture du casier que ce triste individu était en récidive.

Quelques jours avant le procès, votre chien Icko, lui-même victime de la cruauté humaine, a de nouveau frôlé la mort… Etait-ce une période particulièrement difficile pour vous ? Comment avez-vous préparé votre plaidoirie dans ce contexte ?
J’ai écrit les grandes lignes de ma plaidoirie, et je me suis imprégnée de l’ambiance du procès. Icko a été victime d’une agression, un gros chien l’a attrapé dans un restaurant, et s’est acharné pendant 10 minutes. Un cauchemar. Un film d’horreur en vrai. Mais Icko est un guerrier, il frôle la mort, la défie, et ce n’est pas la première fois. On l’a soigné, il a été opéré 2 fois, et maintenant il est sur patte. Patrick, mon compagnon l’a veillé jour et nuit. Franchement si Icko n’était plus là, je crois que j’aurais arrêté. J’aurais eu trop de chagrin, et c’est ma muse, celui qui m’a inspiré ce combat, le chien que j’attendais, et pour lequel j’ai eu un vrai coup de foudre. Il est à mes côtés 24/24h. Tant qu’il a eu la collerette, je n’ai pu l’emmener au bureau avec moi, et j’avais l’impression que pour lui, c’était double peine. Il aime tellement aller au bureau, et sentir les « bonnes » odeurs de Marseille !

Comment s’est déroulé le procès ?
Comme beaucoup de prévenus, J.M. s’est défaussé, et tenté d’éluder sa responsabilité en livrant des versions pitoyables. Il a légitimé le « meurtre » de son chien Hermès (laissé à l'abandon dans une maison et mort de faim, NDLR) en disant qu’il avait trouvé du travail, et celui de Chevelu en disant qu’il était énervé parce qu’on lui avait retiré sa fille… Et ainsi de suite. L’ambiance était lourde.

Les conseils des grandes associations étaient là, mandatés par leurs clients, et par exemple ont regardé d’un œil étonné le fait que je m’approche du tribunal avec un chariot, lourdement chargé des 3500 missives et pétitions provenant du monde entier. C’est atypique j’en conviens, mais Chevelu est un chat qui l’est aussi, par son aura, et la mobilisation qui s’est faite autour de son joli minois. Je tenais à ce que le tribunal ait toutes ces lettres, pour qu’il en évalue l’importance, et le mouvement de colère mais aussi de détresse contenue dans ce monceau de courriers.
 
 
chariot chevelu
 
 
 



chariot chevelu
Illustration source : wamiz.com









6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt à la barre : c’est une victoire pour vous ?
De mémoire d’Avocat, je n’ai jamais vu décerner mandat de dépôt à la barre que pour des affaires de drogue ou d’agression sur mineur, qui sont des infractions beaucoup plus graves en termes de répression. Mais le tribunal n’a pas hésité, et c’est en cela que ce jugement est exceptionnel. Les menottes à la barre, personne ne s’y attendait, et sûrement pas J.M. La première fois pour avoir tué son chien de manière atroce, en le laissant mourir de faim et de soif, il avait écopé de 75 jours amende à 10€. Et il avait été remis en liberté à l’issue de sa garde à vue. Le tribunal a estimé que ce Monsieur ne méritait pas de rester une minute de plus en liberté. C’est une avancée qui marquera la cause animale.

Que répondriez-vous à ceux qui vous critiquent ?
J’ai été critiquée, à ce qu'il paraît. La passion génère toujours de la critique. C’est suspect la passion. Moi je n’écoute pas, je n’écoute que la voix des animaux qui ont besoin de moi. Vous savez j’ai un certain âge, et on ne va pas m’apprendre mon métier. La critique si elle est constructive me fait avancer, mais là, je ne vois pas trop.

Comment expliquez-vous votre attachement à la cause animale et cette envie de défendre les animaux ?
Depuis toujours j’aime les animaux. J’étais fille unique, élevée par une grand-mère, et les animaux étaient un refuge. Je les ai toujours aimés. J’ai ensuite fait des études de droit, et suis devenue avocate en droit pénal. Mais à force, je vais vous dire la vérité, les histoires entre humains usent. Je poursuis pour certains clients dont les causes me touchent. Les animaux, eux, sont véritablement innocents de tout, et purs. C’est réconfortant de les défendre, et ils en ont tellement besoin.

Avez-vous d’autres clients "animaux" ?
J’ai d’autres clients : Schouff, Moustache, Angel, Flippy, Duchesse… Je posterai sur la page Facebook de Chevelu, l’évolution judiciaire de ces affaires lorsque mon emploi du temps me le permettra. Je me suis aperçue que les gens étaient très touchés par la cause animale, et passionnés par les développements judiciaires des affaires la concernant. Ils se heurtent à la Justice ou la Police comme étant des entités inaccessibles. J’aimerais tenir toutes ces personnes informées car elles aiment les animaux.

Chevelu a ouvert la voie à plus de Justice. Il a réveillé nos consciences et allé chercher la tendresse enfouie au fond de nos cœurs. Il faut continuer, et faire en sorte qu’il y ait un avant et un après Chevelu.

wamiz.com
 

Jeudi 01 Juin 2017
 
Insoutenable ! Un chat torturé et massacré à Draguignan
 
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Illustration source : wamiz.com

 
C’est dans la nuit de mardi à mercredi dans le Var que s’est déroulé ce terrible drame. Le chat aurait notamment été frappé à coups de tessons de bouteilles…

Voilà encore une affaire qui fait terriblement froid dans le dos. Dans la nuit de mardi à mercredi, un chat a été torturé puis massacré à Draguignan dans le Var. D’après Var-Matin, l’animal n’avait pas la moindre de chance de survivre à la fureur de ses assaillants.

Les yeux arrachés
Frappés par de multiples coups de pieds, mais aussi à coups de tessons de bouteilles, le pauvre chat a ensuite eu les yeux arrachés par ses bourreaux.

Il faudra attendre le lendemain du drame pour que son cadavre soit retrouvé par l’association des Amis  des chats de Draguignan. L’association a d’ailleurs annoncé qu’elle porterait plainte, tandis que la Fondation Brigitte Bardot aurait été saisie de cette bien sombre affaire.

La police municipale quant à elle enquête afin de trouver les coupables de ces actes inqualifiables.

 
Publié par :
wamiz.com

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