En septembre dernier, le cadavre d'un petit yorksire était découvert dans une rue du centre-ville de Tarbes. Le propriétaire qui a reconnu les faits écope d'une peine de trois mois de prison avec sursis.
Le fait divers avait ému la population Tarbaise et plus particulièrement les habitants du quartier du Martinet, fin septembre dernier après la découverte du cadavre d’un petit yorkshire mort après avoir été éventré. Lors de l’enquête, le propriétaire avait reconnu avoir tué celui qui avait été son compagnon pendant 12 ans lors d’une « perte de contrôle ». Vendredi matin, A.L. comparaissait dans le cadre d’une Crpc (comparution en reconnaissance préalable de culpabilité) pour cet acte de cruauté envers un animal. La peine proposée par le procureur de la République était de 3 mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve pendant une durée de 2 ans assortie d’une obligation de soins pour sa dépendance à l’alcool mais aussi psychologiques. Lors de l’audience d’homologation qui a suivi, pas moins de 10 associations de protection des animaux s’étaient constituées parties civiles et demandaient, pour la grande majorité d’entre elles 2 000 euros de dommages et intérêts. L’homme a reconnu avoir poignardé son chien alors qu’il avait consommé de l’alcool et dit néanmoins ne se souvenir de rien devant le président. Tour à tour, les avocats des parties civiles ont demandé de ne pas faire « abstraction des conditions dans lesquelles cela a été commis, ce sont des actes gravissimes quand on donne volontairement la mort à un animal, ce sont des actes gratuits, il ne faut pas donner à cette procédure un caractère anodin ».
Après avoir été éventré, le pauvre animal avait été abandonné le long de l'Adour. - DR- Illustration source : nrpyrenees.fr
L’avocate du prévenu a relevé « ses grosses difficultés avec l’alcool. Il a reconnu les faits, il a effectivement tué son petit chien qu’il avait depuis une douzaine d’années, il lui a porté des coups de couteau. Il a perdu toute notion à ce moment-là, il ne se souvient pas et c’est le lendemain qu’il a su que son chien était mort. Il a perdu son york auquel il était profondément attaché ». L’avocate s’est dite « très étonnée du nombre de parties civiles, j’ai l’impression d’avoir des hyènes qui se sont précipitées sur ce dossier, il faut être raisonnable et je pense que l’euro symbolique est particulièrement adaptée à ce genre de situation ». Le président a procédé à l’homologation de la peine proposée par le parquet et a condamné A.L. à verser à chacune des 10 associations, 500 euros de dommages et intérêts.
Maître Isabelle Terrin est avocate et se bat pour faire valoir les droits des animaux devant les tribunaux. Elle nous fait aujourd’hui part du combat de Mickey, un chat noir jeté comme un simple déchet.
C’est moi, Mickey, le chat noir au fond de la poubelle. Jeté là comme un déchet, après avoir été empoisonné. Au fond de la poubelle ça pue, s’y dégage une odeur pestilentielle, etje suis coincé entre deux sacs noirs, je glisse dangereusement vers le fond, je tremble j’ai de plus en plus de spasmes, je délire, je me meurs… Au secours, moi le petit chat noir, celui qui alimente les rumeurs les plus folles, je suis prisonnier, je ne peux plus respirer, je m’étouffe, là, au fond du container, au milieu des immondices ils m’ont jeté, comme si j’étais un détritus. Je vais mourir, à l’aide. Noir je suis mais il paraît que j’ai un poil blanc, un seul qui porte bonheur. Venez, je vous l’offre, venez me chercher, m’extraire de ce cloaque, je suffoque. Noir je suis, et présage de mort dans les croyances populaires, mais là c’est moi qui vais mourir. Je vois la grande faucheuse, elle guette, narquoise, sûre d’elle, se glisse vers moi, la traîtresse, m’enveloppe, me suffoque.
Je l’esquive et je glisse un peu plus profond dans les immondices, me confondant avec eux, noir sur noir. Dans quel piège je suis, je veux vivre, je suis empoisonné, mais je résiste, je miaule, je me débats dans ce cloaque, j’essaie de faire surface, et j’entends des rires, des éclats de rire, alors que j’agonise. C’est drôle pour les personnes qui m’ont jeté là-dedans, elles s’esclaffent de ma mésaventure funeste, de ma lente descente vers les abîmes de l’au-delà.
Mickey le chat jeté dans une poubelle Illustration source : wamiz.com
Dans les ténèbres, si tous les chats sont gris, moi je reste noir, et depuis la nuit des temps, je suis une victime qu’on offre au diable embroché et rôti vivant. Je suis noir, comme de l’ébène, comme la nuit sans lune, ou les peintures de Soulages. Je suis noir, et je résiste au poids de la fange qui m’oppresse, qui me coince, et je finirai là, ma vie là dans un container, ordure parmi les ordures. Je suis là, mais ma vie se dérobe, je m’étouffe, je sombre, je vis encore. Je suis là, et j’entends rire, parler, une sirène, un camion peut-être, et de l’animation, et la femme a cessé de rire, et ça s’affaire, je tressaille. Je vois le couvercle se lever, un pan de ciel se dévoiler, et le soleil, un rai, un éblouissement, et un homme qui me sort de mon tombeau.
Les personnes qui ont jeté Mickey dans un container à ordure ont écopé d’un simple rappel à la loi. Elles ont expliqué avoir cru que le chaton était mort. La maîtresse de Mickey comme diverses associations de protection animale ont du mal à entendre qu’on puisse confondre un chat convulsant avec un chat mort.
Et Mickey est bien vivant, et il attend une vraie justice.
Maître Isabelle Terrin Avocate Publié par : wamiz.com
Vendredi 5 Octobre 2018
Les chroniques de Maître Terrin
Justice pour Warrior, la chienne dont le corps a été retrouvé carbonisé
Maître Isabelle Terrin-Gharbi est avocate. Dans ses chroniques, elle revient sur les combats qu'elle mène pour défendre les animaux. Aujourd'hui, elle s'adresse à Warrior, la chienne dont le cadavre a été retrouvé brûlé par des passants.
Après FUDJI, la dépouille calcinée d’un chien a été découverte par des promeneurs près de Sète. Là, au milieu de nulle part, couchée sur le flanc, carbonisée, noire, étendue dans toute sa désespérance. Cindy, présidente de HELP DOGGY, t’a tout de suite baptisée WARRIOR, t’imaginant avec du courage, te battre, lutter contre le mal, et les flammes qui ont léché et réduit en charbon ton corps de belle Beauceronne.
WARRIOR nouvelle martyre, brûlée sur le bûcher de l’infamie humaine Ma belle louloute, mais que t’ont-ils fait ? Tu as tout de suite ému la toile, et moi, ton Avocat, j’ai demandé une autopsie. Et la science a parlé, et laissé entrevoir l’étendue de ton calvaire. Tu étais très maigre, et douze de tes cotes ont été cassées … J’ai presque une larme qui perle dans mes yeux tant je suis colère, et triste. Quand cela va-t-il cesser ou diminuer ? Comme pour FUDJI, la justice doit se réveiller, comprendre l’immensité du défi, accorder à la cause la place qu’elle mérite, et enfin protéger nos animaux innocents et inoffensifs des bêtes humaines immondes et assoiffées d’horreur qui rôdent autour de leur pureté. WARRIOR, ma belle, l’enquête démarre, et va se poursuivre, et nous tous, sur la page Facebook qui t’es dédiée, « Justice pour WARRIOR » allons suivre cela, et espérer si fort qu’on confonde le coupable et le présente devant des juges, pour toi, ta mémoire, pour que Justice te soit rendue.