Dans une nouvelle étude, des chercheurs américains ont étudié les effets du comportement maternel d'une chienne sur ses petits. Celui-ci est loin d'être sans conséquence.
Chez les chiens aussi, certaines mères ont du mal à "couper le cordon". Et selon une étude parue le 7 août 2017 dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), les chiots élevés par des mères trop protectrices sont plus peureux et plus anxieux face à des situations nouvelles. Ils sont donc de moins bons candidats pour devenir chiens guides d'aveugle.
Les chiots surprotégés deviennent anxieux
Au cours de cette étude, les chercheurs ont observé 23 chiennes et leurs 98 chiots dans un programme de dressage pour les chiens destinés aux malvoyants, de leur naissance jusqu'à l'âge de 2 ans et demi. Ils ont constaté que les chiots avec des mères très protectrices, qui les léchaient et toilettaient beaucoup et passaient de longs moments avec eux dans leur panier, montraient des degrés élevés d'anxiété en présence d'un objet inconnu. De plus, ils avaient des difficultés plus grandes à exécuter certaines tâches comme résoudre des puzzles donnant accès à des friandises.
5 semaines qui peuvent tout changer ?
Pour les chercheurs, la superprotection maternelle peut expliquer 54 % des échecs obtenus par les chiots soumis au programme d'élevage et de dressage des chiens guides d'aveugles de l'organisation The Seeing Eye, dans le New Jersey, qui a participé à cette recherche. Quand les auteurs ont étudié ce qui étaient advenus des chiots deux ans plus tard, ils ont constaté que ceux dont les mères avaient été les plus attentives étaient ceux qui avaient le moins bien réussi les épreuves pour devenir chiens guides d'aveugle.
Des recherches similaires ont déjà été menées avec des souris et des primates mais jamais avec des chiens. "C'est frappant de voir ces chiots avec leur mère pendant seulement cinq semaines et que cette courte période après la naissance ait un effet sur leur réussite deux ans plus tard", relève Emily Bray, une psychologue de l'Université de Pennsylvanie, principale auteure de cette étude. "Il semble que les chiots ont besoin d'apprendre à faire face à de petits défis très jeunes et si ce n'est pas le cas, cela peut les handicaper ultérieurement", dans ce cas, pour réussir le dressage de guide d'aveugle, souligne-t-elle.
Par ailleurs, cette étude a également mis en lumière des tests pouvant prédire très tôt les futures performances des chiens, ce qui va aider les dresseurs à sélectionner ceux qui ont le plus de chances de réussir le dressage.